Une ville moteur d’un développement urbain harmonieux
Habiter en ville est durable. Les citadins laissent une empreinte écologique plus petite, recourent moins à la voiture, utilisent davantage le vélo et le transport en commun pour leurs déplacements quotidiens. Du moins cela pourrait être le cas si les autorités pensaient sur le long terme, développaient toutes ces opportunités et limitaient l’étalement urbain.Si, au niveau mondial, il y a plus d’habitants dans les villes, cela assure moins d’éparpillement, il reste davantage d’espace ouvert et cela réduit le flux de la circulation. Mais qui crée la ville ? La politique urbaine et l’aménagement du territoire sont une question de choix. Avec qui le développement urbain se fait-il ? Ou sans qui se fait-il ? Au profit de qui ? Qui décide ? Et qui ne décide pas ?
Au siècle précédent, la politique encourageait à aller habiter en dehors de la ville. On ne s’épargnait ni peine ni argent pour s’étaler partout en Wallonie. Jusque dans les confins les plus reculés, les pouvoirs publics ont installé des équipements d’utilité publique. Ceux qui pouvaient se le permettre sont allés habiter hors des villes, dans la verdure. Ceux qui n’avaient pas les moyens sont restés en ville. Les villes se sont délabrées parce qu’elles avaient trop peu de capacités financières et les campagnes ont disparu sous les constructions.
Aujourd’hui, la politique d’aménagement du territoire en Wallonie se scinde en plans de secteurs ou plans d’affectation du sol. Cette politique tient une « comptabilité » de l’espace. Des outils de planification territoriale ont émergé ces dernières années : CoDT ou Code de développement territorial en 2017 et SDT ou Schéma de développement du territoire en 2023. Mais ces tentatives d’apporter une structure au chaos géographique ne parlent que très peu des efforts nécessaires de tous afin de faire la transition vers une utilisation de l’espace qui soit durable et respectueuse du climat et qui soit sociale et solidaire. Ce qu’il nous faut, c’est un retour à la ville. L’heure de gloire des habitations isolées hors de la ville semble révolue : elles sont trop grandes, trop chères à l’entretien et en consommation d’énergie et exacerbent la ségrégation sociale.
Et la dépendance vis-à-vis de la voiture est bien trop grande : on considère que 48 % de l’espace urbain est dédié à la voiture (routes + parkings) tandis que la fonction résidentielle (logement) consomme en moyenne 18 % du territoire urbain. Mais maintenant aussi, il y a anguille sous roche. Le secteur immobilier redécouvre la ville et mise sur une nouvelle classe moyenne aisée qui veut revenir en ville. L’accent est mis sur la construction d’appartements chers, de constructions nouvelles ou sur des lots exclusifs en zone de rénovation. Le tout uniquement destiné à la vente. Les plans de développement urbain essaient surtout d’attirer de nouveau les habitants nantis. Et ceux qui n’ont jamais eu les moyens d’aller vivre dans un meilleur environnement sont désormais bernés eux aussi. Dans les parties de la ville où le secteur immobilier agit de la sorte, les prix d’achat et les loyers sont généralement à la hausse. C’est ce qu’on appelle la gentrification.
Ceux qui ne peuvent se permettre de tels prix doivent dégager et aller s’installer dans des quartiers bien moins attrayants de la ville. « Les efforts de tous » vers une utilisation durable de l’espace ? Ce n’est pas un « nous » général. Tous les habitants de la ville ne prennent pas le départ avec les mêmes chances. La planification de l’urbanisme est inévitablement confrontée aux problèmes de paupérisation, de cohésion sociale, du refoulement spatial et social, de la répartition de l’espace… Il s’agit donc de réussir le défi d’une urbanisation durable, résiliente mais aussi sociale et solidaire. C’est la raison pour laquelle nous plaidons notamment pour un encadrement des loyers en Wallonie : cela permettrait notamment de lutter contre ce processus de gentrification.
Ce que nous voulons
Un. Un schéma de développement communal ambitieux et global
- Ce schéma doit lutter contre la gentrification (c’est-à-dire chasser les habitants d’un quartier en y attirant les plus hauts revenus) et garantir que la ville soit vivable pour les Verviétois.
- Un tel schéma pose comme premiers enjeux et en guise de colonne vertébrale solide, le transport en commun gratuit, des zones vertes et des équipements publics en suffisance.
- Ce schéma constitue le cadre de plans de développements plus petits et de projets de rénovation urbaine, de sorte que la cohésion spatiale, les principes de planification et la qualité restent garantis.
- Le schéma de développement communal confère une structure et un cadre à ce qui est éphémère, imprévisible et nouveau.
- Des interventions doivent être prévues à court, moyen et long terme.
- Il doit rester de l’espace pour la co-création et la participation active des Verviétois.
Plus d'informations
Construire n’est pas une question théorique, mais une question de penser et d’agir. D’un plan sur l’espace bâti, on peut attendre qu’il déclenche la discussion à la table de cuisine, qu’on puisse se le représenter de façon concrète, qu’on ait envie d’y participer. Un tel plan de développement urbain ne doit pas être un gros livre. Celui de Copenhague, par exemple, une ville dont la population augmente de 10 000 habitants par an, compte 25 pages. Il contient des principes clairs qui tiennent la route bien des années. Ces principes partent des besoins en logement et des attentes des habitants de Copenhague. Il n’est que logique que ce qui rend une ville vivable et agréable figure en tout premier lieu sur les cartes du plan. Ce ne sera pas une ville qui déborde de voitures, mais une ville avec un réseau à mailles fines de transports en commun ponctuels. Une ville dotée d’une infrastructure cyclable convenable et d’espaces verts bien répartis et faciles d’accès. C’est ce qui vient en premier lieu.
Depuis 1947, Copenhague applique les mêmes principes de planification et elle figure très haut dans le top 10 des villes les plus agréables du monde. Un « slow urbanism » permet des mesures structurelles bien pensées. Cela se passe à partir d’une vision qui s’appuie sur une trajectoire, dans laquelle la ville et ses habitants se mettent ensemble en quête d’un milieu de vie agréable. Un milieu de vie qui soit bien enraciné aussi dans la situation existante. Cette vision s’appuie sur une connaissance sociale en développement, sur une mise sur pied continue des idées et de la conscientisation. De la sorte, nous éviterons les interventions trop hâtives motivées par la conjoncture et les croyances du jour. Mais le slow urbanism ne peut être un prétexte pour reporter certaines questions à plus tard. Au contraire, il rend à court terme toutes sortes de choses possibles. Ainsi, un immeuble de bureaux ou un bâtiment d’entreprise non occupé dans un quartier peut avoir temporairement une autre mission quand, à certains moments, le voisinage en a besoin. Et, entre-temps, ce quartier poursuit le plan de développement en y participant.
Deux. La ville elle-même comme principal acteur du développement territorial
- La ville mène une politique foncière active. Elle conforte sa position en acquérant systématiquement des terrains elle-même et en devient ainsi l’actrice principale. C’est à la Régie Foncière qu’incombe cette tâche au sein de l’Union pour le Logement que nous souhaitons fonder (cf. chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).
- Développer de nouvelles parties de la ville commence par la mise en place de l’espace communautaire et la connexion aux transports en commun. Investir dans des aménités urbaines attrayantes comme l’infrastructure (transports en commun, pistes cyclables…), la verdure et les services communaux, assure une valeur plus élevée des terrains. Les rentrées qui en découlent reviennent à la ville-même et non à des promoteurs privés.
- La plus-value des projets privés de construction doit retourner à la Ville sous forme d’une taxe sur cette plus-value. Avec cet argent, la Ville peut investir elle-même. Nous devons rejeter le troc entre services à la population (parcs, crèche, marché, salle de sport, services publics, …) et droits de construction. C’est la Ville qui doit avoir une vision qu’elle impose au privé, pas l’inverse.
Plus d'informations
Les ventes aux enchères de toutes sortes de terrains publics non utilisés affaiblissent l’emprise de la ville sur son propre développement urbain. Les réserves de terrains de la SNCB, les domaines militaires, le patrimoine du ministère de la Justice, les terrains non utilisés des sociétés de construction de logements sociaux, la vente des terrains du CPAS… tout cela est transformé en argent pour des raisons budgétaires, mais, en fait, il s’agit d’une liquidation au rabais des richesses publiques.
Des villes comme Amsterdam montrent qu’il peut en être autrement. La ville y mène une politique foncière active et elle rachète des terrains systématiquement. Ainsi, elle est propriétaire d’au moins 80 % de son territoire et détient ainsi les clefs de son développement urbain. Pas besoin de faire un dessin : à Amsterdam, la proportion entre la ville et les promoteurs immobiliers privés est tout autre qu’à Verviers. Le promoteur privé entend réaliser le remplissage maximal des droits de construction sur une parcelle. Mais si cela se heurte à ce qui serait souhaitable pour l’environnement, les projets se retrouvent dans l’impasse et la ville est ainsi freinée dans son développement. Parfois, des quartiers entiers sont pris en otage dans l’attente de la bataille décisive. C’est par exemple le cas avec le projet de city mall au centre ville. Si nous voulons remettre la Ville aux commandes, nous devons favoriser la propriété publique des terrains et non pas la détricoter.
Nous avons également besoin d’une autre vision de l’espace que nous utilisons en communauté. Pour l’instant, nous connaissons surtout un modèle de propriété privée délimitée qui est servie par des équipements publics et des espaces publics. Si nous nous éloignons de cette « logique de fonctionnement » et partons d’un concept inversé, bien davantage de choses sont possibles. Développer de nouvelles parties de la ville commence alors par l’installation de l’espace communautaire et en prévoyant une connectivité aux transports en commun. Quand les plans d’un nouveau quartier résidentiel sont réalisés, il ne suffit pas de prévoir de la verdure entre les habitations et de planter quelques arbres dans les rues. Dans le planning, il s’agit surtout d’envisager le nouveau quartier à partir du cadre élargi de la ville. Comment les nouveaux habitants y accéderont-ils ? Le réseau de transport existant ne sera-t-il pas saturé ? Les nouveaux habitants sont-ils de nouveau renvoyés à leurs voitures ? La ville qui, à partir de cette vision, investit d’abord dans des qualités urbaines attrayantes, comme l’infrastructure (transport en commun, pistes cyclables…) et les espaces verts, réalise ainsi une plus-value qui, par la suite, pourra retourner à la ville.
Comment nous y prendre ? En abandonnant le système actuel des coûts de développement urbain et en passant à une taxe sur la plus-value des projets privés de développement. L’argent peut alors alimenter un fonds urbain de développement à l’aide duquel la ville pourra investir elle-même. Nous devons d’urgence abandonner l’actuel troc des services et espaces communautaires contre des droits de construction. Le projet de city mall troquait la revitalisation d’une rue avec l’implantation d’un centre commercial et celui de Belgacom aujourd’hui nous vend une crèche pour faire passer son projet de logement de luxe.
Nous essayons également de diversifier l’apport privé : nous préférons travailler avec un consortium varié de grands et petits financiers, crowdfunders y compris, qu’avec un seul grand promoteur ou financier.
Trois. Principes de planification pour une ville vivable, vivante, diversifiée et cohérente
- Nous créons des quartiers intégrés. Des quartiers nouvellement développés avec systématiquement toute une diversité de services pour les habitants.
- Nous voulons de courtes distances de transport pour lesquelles l’accent est mis sur le transport en commun et le vélo.
- Nous optons pour un développement urbain concentré.
- Nous voulons une utilisation multiple et large d’espaces et bâtiments communautaires plus vastes.
- Les entreprises et les commerces ont également une place dans le centre de la ville.
- Nous ne privatisons plus les terrains publics.
- Nous utilisons les terrains et immeubles inoccupés ou en projet pour des services à la population.
- Nous optons pour un choix varié de logements abordables publics dans chaque quartier.
- Nous assurons toujours de l’espace vert, avec des bancs pour s’asseoir et des équipements de jeux, à 300 mètres maximum de votre logement. Nous organisons le maillage vert et bleu du territoire: des espaces verts et des zones humides, que nous relions entre eux par des chemins cyclo-pédestres.
Plus d'informations
Verviers grandit. Faire en sorte que la ville reste vivable est un grand défi. Chaque mètre carré d’espace vaut de l’or malgré les défis en centre-ville. La meilleure façon de le rentabiliser, c’est de faire en sorte que le plus grand nombre puisse en profiter de toutes les façons possibles. Les quartiers les plus animés et les plus agréables sont ceux où le mélange des fonctions est le plus complet possible. C’est ce que nous entendons par « quartiers intégrés », que nous décrivons également dans l’introduction de ce programme. Les quartiers à développer à neuf doivent prévoir dès la préparation du plan : logements, travail, magasins, détente, écoles, soins de santé, culture, crèches, verdure…
La proximité de toutes les fonctions de base a également un impact sur notre manière de nous déplacer. La voiture est la façon de se déplacer qui dévore le plus d’espace. Nous ne pouvons plus continuer à aménager nos villes de cette façon, même si, demain, nous nous mettions tous à rouler à l’électricité. Nous souhaitons faire en sorte qu’en 2030, les transports en commun puissent être tellement développés, et la place du vélo si centrale, que la voiture sera beaucoup moins nécessaire.
Un développement urbain concentré se focalise d’abord de façon ciblée sur la multiplication maximale des fonctions ou leur remise en œuvre là où elles avaient disparu, et sur l’optimisation des zones ou quartiers existants qui ne satisfont pas à tous les principes du plan.
Nous prévoyons une utilisation multiple et élargie des grands espaces et bâtiments communautaires : écoles, halls omnisports, bibliothèques, centres culturels, etc. de sorte qu’ils puissent être utilisés durant un plus grand nombre d’heures par jour et qu’ils restent donc moins inoccupés. Une importante utilisation assure un espace urbain animé en raison des allées et venues des divers usagers à divers moments de la journée.
Les entreprises et les commerces ont leur place dans le centre de la ville. De courtes distances entre le domicile et le travail opèrent contre la congestion de la circulation. Mais la place de grands projets de bureaux (plus de 1 500 m²) ou des fonctions à important effet attractif sur les visiteurs, c’est dans le voisinage d’une gare (bus, tram, métro ou train).
Construire en hauteur est envisageable, si la chose est abordée sur le plan qualitatif. Construire de façon plus compacte, sur des parcelles plus petites, dans le tissu existant présente des avantages. Nous réduisons ainsi l’espace occupé et, par conséquent, le durcissement des sols, mais aussi le besoin de déplacement et la consommation d’énergie. Mais, pour des raisons de viabilité des alentours, nous recourrons avec parcimonie à la construction en hauteur. Les lieux doivent convenir. Le rendement financier au m² ne sera pas un critère, mais bien la création d’espaces publics. Nous cessons la privatisation des terrains publics non utilisés, et les destinons plutôt à devenir des espaces à usage communautaire.
Nous sommes partisans de l’utilisation communautaire temporaire des terrains et bâtiments publics privés qui restent inoccupés. Ainsi, nous gardons de l’animation dans la ville et ouvrons des parties de la ville auxquelles, autrement, les gens ne pourraient pas accéder.
La diversité croissante des formes de ménage requiert un choix de logements plus varié dans chaque zone, chaque district et chaque quartier. Nous prévoyons dans chaque quartier un éventail de toutes sortes d’habitations à des niveaux de prix variés. Cet éventail fonctionne comme base de la diversité dans toute la ville et a un effet modérateur sur le prix des logements.
Aucune habitation ne peut être située à plus de 300 mètres d’un espace vert doté de bancs et de jeux. Nous développons des aires de repos dans la ville jusque dans des mini-parcs. Nous fusionnons les jardins intérieurs d’un bloc d’appartements pour en faire un petit parc communautaire destiné aux habitants du bloc, en tant qu’espace vert privé à utilisation publique. Nous organisons le maillage vert et bleu du territoire en développant notamment des micro forêts urbaines.
Quatre. Créer une ville ensemble. Pas de développement sans participation citoyenne
- Lors du lancement de nouveaux projets, la Ville doit organiser une véritable participation démocratique et travailler à l’implication des habitants. Contre les pratiques actuelles d’envoyer un toutes-boîtes sans rien faire pour susciter la démocratie.
- Les autorités politiques doivent respecter l’avis des services compétents.
- Inverser l’ordre des opérations : d’abord la concertation avec le voisinage, ensuite un projet et un planning.
- « Bottom-up » : une démocratie qui part des gens (et pas des autorités) est une caractéristique importante de notre développement urbain.
Plus d'informations
Nous voulons également inverser l’ordre des opérations : d’abord, concertation avec le quartier et, ensuite, le projet et le planning. Comment s’y prend-on pour l’instant ? Les autorités communales cherchent sans cesse des promoteurs immobiliers en proposant leur terrain généralement à des prix inférieurs que ceux que la ville a dû débourser pour acquérir les terrains. Avec cette idée d’une ville qui doit mettre les aménagements nécessaires aux besoins des promoteurs.
Et, une fois que le promoteur a concocté son projet, il reste aux citoyens quelques jours pour le découvrir et le contester dare-dare avant qu’il ne soit trop tard. Quel gâchis d’énergie, de temps et d’argent.
Un bon projet de rénovation urbaine part d’un diagnostic financier des problèmes et besoins locaux. En compagnie des habitants, des autorités communales et des administrations concernées, on élabore alors le plan pour le quartier. Ainsi, on crée une base portante. Ce n’est qu’en apprenant à connaître le quartier de l’intérieur que les autorités communales peuvent savoir quelles sont les lignes de force de ce quartier. Ce n’est qu’ensuite que les auteurs et promoteurs de projets peuvent réellement élaborer une ébauche.
C’est tout à fait à l’opposé de ce qui se fait actuellement. Aujourd’hui, les habitants sont tenus dans l’ignorance complète. Dans le cadre de la Vesdrienne par exemple, le ministre écolo est allé jusqu’à cacher les plans du parcours pour empêcher toute concertation avant que le permis ne soit déposé et que du coup, tout intervention citoyenne ne puisse plus être réduite qu’à la lecture d’un dossier incompréhensible et énorme en maximum une heure. Et c’est la même chose pour les projet immobilier, malgré les demandes du PTB systématiquement rejetée par PS, MR, Engagés et nouveaux Verviers, la majorité a refusé catégoriquement tout concertation citoyenne sur l’avenir du centre ville et du site de l’ancien Belgacom avant de lancer un appel à projet.
Nous voulons donc que le développement urbain verviétois fonctionne « bottom-up » (du bas vers le haut). Le temps des immanquables sessions d’information, en sens unique du haut vers le bas, est révolu. L’époque du citoyen éveillé et des initiatives et mouvements citoyens a débuté. On ne compte plus aujourd’hui les actions de protestation de la base contre les interventions urbaines décidées d’en haut, ou les initiatives de développement de quartier à petite échelle. De telles initiatives locales parties de la base font en sorte que les possibilités et besoins locaux non connus ou méconnus figurent à l’ordre du jour. Aborder de ses propres forces un problème local est également un exercice d’émancipation, une forme d’empowerment. La ville est un laboratoire. L’espace ouvert est utilisé de façon collective et, brusquement, on voit apparaître une autre vie sociale dans le quartier. Il en va de même avec les potagers communautaires et les bars d’été des environs des terrains en friche. De telles initiatives peuvent dépasser le local. Ainsi, l’ancien aéroport de Tempelhof, à Berlin, a-t-il reçu une nouvelle affectation en devenant un véritable espace récréatif.
Les nombreuses friches industrielles sur le territoire de la ville pourraient recevoir des affectations novatrices si on prenait la peine d’en débattre avec les riverains et les associations du quartier. Souvent, il y a plus de connaissances et d’apports parmi les citoyens que dans le chef des pouvoirs publics. Oui, beaucoup d’expertise et une grande créativité sont présents. Créez de l’espace pour ce genre d’initiatives, encouragez-les et laissez-les travailler de façon indépendante et critique, au lieu de les faire taire (souvenons-nous des 20 000 pétitions “perdues” par les autorités dans le cadre de la lutte contre le projet city mall) ou de les enfermer dans la politique communale.