Une ville sûre
Vivre en sécurité, pouvoir en toute quiétude faire ses courses, se promener ou jouer dans un parc, c’est pour nous un droit fondamental, à l’instar du droit au logement ou à l’éducation. La sécurité n’est pas un thème de droite. Le droit à l’intégrité physique est primordial pour une gauche conséquente comme le PTB. Si nous voulons intervenir efficacement contre la violence et la criminalité, nous devons les combattre avec efficacité et, en même temps, il convient de s’engager dans une politique de prévention.La criminalité et la violence sont souvent l’œuvre de bandes et de réseaux internationaux qui cherchent à réaliser des bénéfices faramineux dans le trafic d’armes, d’êtres humains, de stupéfiants, etc. Face au crime organisé, la tolérance zéro est nécessaire. La violence doit être sévèrement sanctionnée elle aussi. En même temps, une meilleure politique de prévention est nécessaire et doit miser sur la justice sociale, des quartiers forts et des agents de quartier. Pour faire ce travail, la police doit en avoir les moyens en ayant les agents nécessaires et ne pas être distraite par des mesures électoralistes sans autres effets que de noyer la police sous du travail supplémentaire.
Chaque Verviétoise, chaque Verviétois doit se sentir en sécurité dans son quartier et dans sa ville. Pour un parti marxiste, la sécurité publique est un droit, comme le droit au logement ou à l’éducation. Car cela relève de la capacité de vivre, de pouvoir se développer et s’épanouir, pleinement et sereinement. Nous voulons renforcer les commissariats de quartier et le travail sur le terrain des agents de police. Nous voulons que la criminalité des bandes organisées qui recrutent leurs lieutenants dans nos quartiers soit effectivement punie. Nous voulons que le travail des éducateurs soit revalorisé pour prévenir la petite délinquance et empêcher que des jeunes en errance rejoignent l’école du crime. Nous nous opposons aux Sanctions Administratives Communales et privilégions des sanctions réparatrices. Nous soutenons le travail des services d’aide aux victimes et donnons à la victime la considération et la reconnaissance qu’elle attend. Nous combattons les recruteurs du djihadisme dans les quartiers et impliquons familles et écoles dans ce travail. Enfin, nous sommes attentifs au respect de nos droits démocratiques et sociaux. Nul besoin de concéder une once de nos droits et libertés pour préserver notre sécurité.
Ce que nous voulons
Un. Des bureaux de police de quartier aisément accessibles et davantage d’agents de quartier
- Nous sommes partisans de bureaux de police aisément accessibles, également ouverts la nuit. Des bureaux de police ouverts 24h/24 et dans chaque quartier.
- Nous revalorisons le rôle de l’agent de quartier. Nous voulons que l’agent de quartier puisse accomplir efficacement ses missions axées sur la proximité, la connaissance du terrain et des ménages qui y habitent.
- Nous organisons la participation au niveau des quartiers, pour les habitants et les associations, afin de définir les priorités en matière de prévention et de sécurité dans le quartier.
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Des agents de quartier joignables, proches des gens : c’est crucial pour lutter contre les nuisances et la criminalité. Le travail d’intervention ne peut pas faire ce que peut l’agent de quartier. Lui connaît son milieu, les problèmes du quartier. Il peut travailler de façon préventive, remarquer rapidement les problèmes et agir avant qu’ils ne déraillent et ne se muent en comportement criminel. Nous voulons que le plan zonal de sécurité soit discuté dans des assemblées de quartier où le chef de corps et le bourgmestre viennent présenter leurs priorités. Nous voulons que la voix des habitants, des associations et des personnes intéressées soit entendue au moment de définir les priorités en matière de prévention et de sécurité dans leur quartier. Nous rendons le service de Police plus proche en rouvrant l’antenne de Hodimont et en déployant des commissariats dans les autres quartiers, en les gardant ouverts la nuit et en rendant les agents de quartier plus accessibles grâce à une présence plus marquée sur le terrain. Cela implique également d’avoir du personnel en suffisance pour ces commissariats, au-delà du cadre actuel, notamment pour baisser le nombre de rues par agent de quartier.
Deux. Punir effectivement la criminalité
- Tolérance zéro pour le crime organisé. Nous donnons la priorité à la lutte contre les mafias, les barons du trafic de stupéfiants et d’êtres humains ainsi qu’à la grande escroquerie et à la fraude.
- Nous sanctionnons effectivement aussi la violence physique et la criminalité physique. Sanctionner joue un rôle dissuasif. Cela ne signifie pas qu’il faille sanctionner sévèrement à tort et à travers. Mais cela signifie toutefois qu’il convient effectivement de sanctionner.
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Si on veut mettre des limites à la violence et à la criminalité, cette dernière doit être efficacement sanctionnée et, en même temps, il faut s’engager dans la prévention. Qu’on le veuille ou non, plus les contradictions sont grandes dans la société, plus grande aussi est la criminalité. Dans les sociétés plus égalitaires, il y a moins de violence et moins de délinquance.
La chasse au profit va de pair avec la violence brutale. Il y a la violence économique et la fraude fiscale. Il y a la criminalité en col blanc qui reste impunie. Il y a la violence de la guerre dans la chasse au pétrole et autres matières premières, ou pour faire main basse sur des régions géostratégiques. Il y a le terrorisme. Il y a les agressions armées et les prises d’otage. La violence des trafiquants d’êtres humains, des grands cartels de la drogue, des fraudeurs et des criminels économiques, des proxénètes et autres escrocs, des carjackers et des home jackers et des bandits organisés.
Il est clair déjà que la priorité doit aller à la lutte contre la grande criminalité organisée : la mafia, les barons du trafic de stupéfiants et d’êtres humains, la grande escroquerie et la fraude. Ce sont ces barons de la criminalité qui recrutent partout des lieutenants dans les quartiers, souvent auprès des exclus et des groupes de population faibles. Nous intégrerons cette priorité dans le plan zonal de sécurité. Il s’agira à Verviers de démanteler le réseau d’approvisionnement en drogues dures qui sévit particulièrement fort ces dernières années et alimente chaque jour la détresse d’un nombre toujours plus grand de jeunes.
Il est clair aussi que la violence physique et la criminalité physique doivent être efficacement sanctionnées. La sanction a un rôle dissuasif. Cela ne signifie pas qu’il faille sanctionner sévèrement à tort et à travers. Mais cela signifie toutefois qu’il convient effectivement de sanctionner. Il n’est pas tolérable que les auteurs d’actes de violence physiques ou sexuels graves courent encore longtemps en liberté. Pas plus qu’il n’est acceptable que des trafiquants d’êtres humains, d’importants barons de la drogue ou des criminels économiques et des fraudeurs du monde des banques ou de l’industrie continuent à pouvoir agir librement. Il doit être mis un terme à l’impunité dont jouissent ces organisateurs de la criminalité.
Trois. Lutte globale contre la toxicomanie
- Nous prenons en exemple les réussites du modèle portugais, qui a drastiquement réussi à baisser le nombre de toxicomanes et de décès liés à la toxicomanie depuis 2001.
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Ce qui fonctionne, c'est l'approche introduite par le Portugal en 2001. Ce pays a été confronté à une épidémie d'héroïne à la fin du siècle dernier. Pas moins d'un Portugais sur cent était dépendant à cette dangereuse drogue dure. Des milliers de personnes mourraient chaque année et la criminalité liée à la drogue augmentait fortement d’année en année. Le partage de seringues pour les injections avait également multiplié les infections par le VIH à un rythme effréné. Aujourd'hui, le nombre de décès dus à la drogue par habitant du Portugal est le plus bas d'Europe, la criminalité liée à la drogue y a diminué de plus de moitié. La consommation de drogues illicites y est inférieure à la moyenne européenne depuis vingt ans. Comment les Portugais sont-ils parvenus à de tels résultats ?
En 2001, ils ont choisi de ne plus considérer les toxicomanes comme des criminels, mais comme des patients. Contrairement à ce que l'on pense parfois, le Portugal n'a pas légalisé mais plutôt « décriminalisé » les drogues. Le cannabis ou l'héroïne restent illégaux dans ce pays, mais leur consommation n'est plus considérée comme un acte criminel. Elle y est désormais vue comme une infraction civile. La compétence de la lutte contre la toxicomanie relève du ministère de la Santé publique. Concrètement, une « commission de dissuasion de la toxicomanie » a été mise en place. Si la police surprend une personne en flagrant délit de consommation de drogue ou de possession d’une quantité destinée à un usage individuel, cette personne doit se présenter devant cette commission pour un entretien. Les consommateurs récréatifs s'en tirent avec un avertissement et de bons conseils. En cas de récidive, une amende symbolique peut être infligée. Les consommateurs problématiques et dépendants sont orientés vers le service d’aide approprié. C’est ce qu’explique le chef de la commission, Nuno Capaz : « Un utilisateur problématique n'est pas encore un toxicomane. Il se tourne vers la drogue parce que d'autres problèmes interviennent dans sa vie, comme un chômage de longue durée ou l'absence de logement. Nous offrons une assistance à ces personnes en les aidant à trouver un emploi, par exemple. Un consommateur dépendant doit recevoir un traitement ». Parallèlement, le Portugal a investi dans la création d’espaces de consommation dotés d'équipements sûrs, tels que des seringues propres, et où du personnel est présent pour fournir des soins, des conseils médicaux et une assistance sociale.
L'approche portugaise n'est pas une solution miracle. La consommation de drogues illicites y a fortement diminué, mais n'a pas complètement disparu. Le port de Lisbonne n'est donc toujours pas épargné par la mafia de la drogue. Néanmoins, partisans et opposants s'accordent à dire qu'aucun pays ne peut se prévaloir d'une telle réussite. Nous nous inspirerons du modèle portugais pour réduire la consommation de drogues illicites ici aussi. Nous voulons mettre sur pied des commissions de dissuasion de la toxicomanie qui suivent les mêmes principes. Celles-ci fourniront des conseils et orienteront les personnes vers les services d’aide appropriés, en fonction de leur situation. Seuls les usagers récréatifs pris en flagrant délit de récidive se verront infliger une amende. Les commissions de dissuasion de la toxicomanie emploieront des travailleurs sociaux qui collaboreront avec les salles de consommation à moindre risque, les refuges, les hôpitaux et les centres de désintoxication, afin de fournir des conseils et un suivi appropriés à chaque personne.
Notre pays met très peu de choses en place pour réduire les risques liés à la drogue. Depuis des années, les spécialistes préconisent des « salles de consommation à moindre risque » (SCMR). L'objectif de ces espaces n'est en aucun cas de promouvoir la consommation de drogues, mais de permettre qu'elle se déroule dans des conditions plus sûres. On peut ainsi éviter les overdoses, réduire les infections et diminuer le nombre de décès causés par la drogue. Les SCMR sont, pour les personnes dépendantes à la drogue, une alternative à l’espace public. Des études scientifiques ont montré que cette approche fonctionne. Liège et Bruxelles possèdent toutes deux une telle salle de consommation. Les personnes dépendantes peuvent y consommer leur drogue tout en étant encadrées par des organisations qui ont des années d'expérience dans le travail avec les toxicomanes. Si elles veulent se sevrer d'une addiction, il existe une série de programmes et d'aides. De cette manière, les toxicomanes et leurs familles peuvent obtenir de l'aide pour remettre leur vie sur les rails. En outre, nous mettrons en place des centres proposant du matériel stérile et des centres de dépistage de drogues afin de protéger les consommateurs et d'identifier rapidement les substances consommées. Cela nous donnera un aperçu rapide des tendances en matière de drogues.
Quatre. Mieux vaut prévenir que guérir
- Nous améliorons la qualité de vie dans les quartiers. Nous assurons davantage d’aide, de prévention et de contrôle social par la présence active d’éducateurs de rue, de travailleurs sociaux et d’animateurs jeunesse dans les quartiers.
Nous mettons en place une structure spécialisée pour les addictions aux stupéfiants “Salle de consommation”, ainsi qu’une équipe formée à la problématique.. - Nous renforçons les équipes de la Salle de consommation à moindres risques et du START-MASS, comme étape vers la désintoxication et la sortie des assuétudes.
- Nous construisons une équipe de prévention « drogues » à destination des écoles et des lieux de sortie. Cela doit aller de pair avec un renforcement de la première ligne en santé mentale.
- Au lieu du recours systématique aux sanctions administratives communales (SAC), nous voulons des sanctions éducatives, basées sur la réparation des dégâts et l’aide aux victimes.
- Plus que de faire payer une amende, qui ne changera pas le comportement de qui peut la régler sans souci, nous voulons éduquer par le travail et sensibiliser aux conséquences de l’infraction.
- En cas de récidive, la sanction sera durcie, et en cas de refus de la médiation et de problèmes répétés, nous ferons appel à la justice.
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La sécurité n’est pas exclusivement une compétence policière. Bien des gens s’engagent à titre professionnel ou bénévole en faveur d’une société en sécurité : concierges, travailleurs de quartiers, gardiens publics, animateurs de quartier… Dans nombre de quartiers, ces personnes de confiance sont souvent les seules à qui l’on peut s’adresser. Ce rôle doit exister dans chaque quartier et il mérite d’être revalorisé. Les autorités communales n’en mesurent pas l’importance et ont tendance à le remplacer par un travail policier. Le volontariat est devenu une contrainte. Ce n’est pas ainsi que les choses doivent évoluer.
Nous voulons plus d’animateurs de rue pour la jeunesse. Ce sont des éducateurs qui ont des contacts avec les riverains et les habitants. Ils peuvent travailler de façon préventive en concertation avec l’école, remédier à la tendance à l’école buissonnière, signaler les problèmes de logement, etc.
Naturellement, il y a un lien entre la qualité de la vie d’un quartier et le sentiment de sécurité. Bâtiments non occupés, délabrement, pollution et insalubrité, manque d'éclairage public et manque d’espaces publics et de verdure accroissent l’insécurité. Si l’on veut rendre plus sûrs les quartiers de la ville, il faut par conséquent investir aussi dans le concept du quartier intégré. Car prévenir vaut beaucoup mieux que guérir.
Il en va de même dans la lutte contre les assuétudes et la prolifération des drogues parmi la jeunesse. Il faut un plan de prévention « drogues » à destination des écoles et des lieux de vie nocturne. Cela doit aller de pair avec un renforcement des services d’aides psychologiques avec une plus grande accessibilité financière et une plus grande disponibilité et visibilité. Par ailleurs, une salle de consommation à moindres risques doit être développée avec un travail socio-sanitaire afin de faciliter le chemin vers la désintoxication, la sortie des assuétudes et la réinsertion sociale.
Nous misons sur le dialogue et la communication plutôt que sur les sanctions administratives communales (SAC). Même les plus hauts magistrats du parquet estiment que la loi sur les SAC est une atteinte à la séparation des pouvoirs et ils estiment que son application aux jeunes est plus qu’inquiétante. Les SAC sont également antisociales. Les milieux distingués ne doivent pas craindre une SAC. Les « jeunes qui glandent » dans les quartiers populaires, si. Distribuer des amendes ne résout pas les problèmes dans les quartiers. Personne ne pose encore la question du pourquoi, quand une poubelle se trouve trop tôt sur le trottoir ou quand les jeunes traînent en rue et font une bêtise. On veut faire marcher tout le monde au pas, non pas en résolvant les problèmes, mais en les sanctionnant. Jamais d’amendes, alors ? Si, quand même. Si d’autres moyens ne débouchent sur rien, une amende peut quand même suivre. Mais alors, une amende émanant d’un tribunal qui respecte le droit de la défense, et non d’une commune qui est à la fois juge et partie.
Cinq. La victime occupe une place centrale
- Dans le traitement des plaintes, la victime doit occuper une place plus centrale. Nous valorisons le travail de l’Aide Sociale aux Justiciables et de son service d’aide aux victimes et renforçons son implantation.
- En cas de petite criminalité de rue, nous sommes surtout partisans de sanctions centrées sur la réparation, de sorte que les auteurs puissent se rendre compte de ce qu’ils ont provoqué chez les victimes.
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Les victimes de méfaits restent souvent désemparées et à la traîne. Elles restent aux prises avec leurs questions et angoisses. Pourquoi moi ? Suis-je quelque part coupable ? Le préjudice que j’ai subi me sera-t-il dédommagé ? Qu’est-ce qui anime l’auteur ? Ici, le bon travail du service d’aide aux victimes mérite déjà qu’on l’apprécie. Ce travail doit encore être plus élaboré et renforcé.
Dans la petite délinquance de rue, les sanctions de réparation sont importantes. Les auteurs de cette criminalité de quartier doivent être confrontés à leurs victimes, de sorte qu’ils puissent se rendre compte de ce qu’ils ont fait. Ils doivent aussi rembourser les dégâts, financièrement et par des peines de travaux. L’expérience au niveau international enseigne qu’une telle politique pénale, orientée sur la réparation, est de loin la plus efficace.
Six. Garantir une ville sûre pour les femmes
- Nous voulons augmenter la sécurité des femmes dans l’espace public notamment en éclairant les rues sombres et les parcs et en améliorant la propreté.
- Les habitantes et les usagères des quartiers doivent être associées à la résolution de ce problème via l’organisation de marches exploratoires dans chaque quartier. Nous voulons également que les femmes et les associations de terrain soient impliquées et consultées plus largement lors des projets urbains pour anticiper les meilleures options pour leur sécurité.
- Nous voulons que la Ville et sa police locale fassent un travail de sensibilisation, de formation, de prévention et d’aide au milieu festif verviétois afin de protéger les femmes du harcèlement, des violences sexistes et sexuelles et promouvoir une vie nocturne plus sûre.
- Nous voulons plus de postes de police accessibles également la nuit et une disposition adaptée des locaux pour un accueil sécurisant qui permette de recevoir les femmes en toute discrétion.
- Nous devons veiller à l’accueil des victimes de violences par un personnel policier averti et formé et nous mettons au premier rang de nos priorités la lutte contre la violence intrafamiliale.
- Nous développons la mise en place d’une application tel que App-elles, pour permettre aux femmes en situation de danger de le signaler facilement à leurs proches, aux personnes dans les alentours ainsi qu’aux services de police
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Nous voulons que les femmes puissent être en sécurité en rentrant du travail et lors de leurs autres déplacements. C’est pour cela que nous voulons instaurer les arrêts à la demande dans le TEC au-delà de 22h, un renforcement des stewards dans les quartiers aux heures de retour à la maison après le travail et en soirée et, enfin, une intensification de l’éclairage dans les lieux rendus plus sombres par la fermeture de cafés et restaurants ou le manque d’éclairage public.
Les habitantes et les usagères des quartiers doivent être associées à la résolution de ce problème via l’organisation de marches exploratoires dans chaque quartier. Nous voulons également que les femmes et les associations de terrain soient impliquées et consultées plus largement lors des projets urbains pour anticiper les meilleures options pour leur sécurité.
La promotion d’une vie nocturne sûre passe par un travail de sensibilisation, de formation, de prévention et d’aide au milieu festif verviétois afin de protéger les femmes du harcèlement, des violences sexistes et sexuelles. Les postes de polices doivent rester accessibles également la nuit et prévoir des locaux adaptés pour un accueil sécurisant qui permette de recevoir les femmes en toute discrétion. La formation des agents de polices à l’accueil des victimes de violences est essentielle dans la lutte contre les violence intrafamiliales et les violences faites aux femmes. Plus rapide est la prise en charge correcte de ces victimes, moins grand est le risque de récidive.
Enfin, à Liège, suite à la demande du mouvement de jeunes du PTB (RedFox), et à une interpellation au conseil communal, la majorité PS-MR a accepté de développer l’usage d’une application pour les femmes en situation de danger. Le principe est simple : si tu es en situation de danger, tu ouvres l’application qui le signale facilement à tes proches. Nous voulons développer “l’App-elles” à Verviers et approfondir tout le potentiel de cette application, pour contacter non seulement les proches de la victime, les personnes dans les alentours, ainsi que les services de police. Nous voulons faire activement connaître cette application dans les écoles, transports en communs, et par des campagnes de sensibilisation à travers la ville. Nous voulons aussi travailler à l’intégration entre cet outil numérique et nos services de police.
Sept. Investir dans la justice sociale et la sécurité
- Nous sommes pour le refinancement de l’enseignement, le droit au travail et le renforcement de la sécurité sociale comme base de la justice sociale.
- Nous combattons la double morale qui prône d’un côté la concurrence impitoyable, la guerre, le racisme et le modèle égoïste du « moi avant tout », mais qui pointe d’un autre côté l’insécurité qui en découle.
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La criminalité organisée est un miroir de la société. De plus en plus, la sécurité est ramenée à la répression. Pourtant, la prévention sociale est la principale façon de prévenir la criminalité. Il s’agit de garantir une sécurité sociale efficace et une justice sociale pour les larges couches de la population. Alors pourra naître un sentiment de sécurité sur le plan social pour les jours à venir. Et alors, il deviendra difficile pour les criminels de recruter un réseau de lieutenants et de dealers parmi les exclus qui ne trouvent plus d’issue ou qui n’ont appris rien d’autre que le gain de l’argent rapide et facile.
Sur la large base collective de la justice sociale et de la sécurité, d’autres normes et valeurs sont également possibles et on pourra enfin mettre un terme à la double morale qui prône la tolérance zéro et l’incarcération massive lorsqu’il s’agit de certaines formes de violence, mais laisse par contre hors d’atteinte la violence de la guerre, la violence des banquiers et la violence de la télévision. Ce ne sera que lorsque la société ne tournera plus autour du rendement le plus élevé en faveur du « moi », autour de la guerre de tous contre tous et de la guerre tout court, que des valeurs comme la collaboration et la protection sociale, la solidarité et le respect, pourront prendre le dessus.
Refinancer l’enseignement, proposer du travail aux jeunes, lutter contre l’exclusion d’importants groupes de personnes : tout cela est nécessaire dans la lutte contre le crime. Il y a des partis qui réclament la sécurité, mais qui, dans le même temps, appliquent la politique néolibérale de l’exclusion. C’est non seulement contre-productif, c’est également hypocrite.
Huit. S’en prendre au recrutement des djihadistes
- Nous nous concentrons sur les lignes de recrutement et les lignes de communication des recruteurs du terrorisme djihadiste.
- Nous impliquons les familles et les écoles dans la lutte contre le djihadisme terroriste.
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Pour s’en prendre au recrutement de ces djihadistes, nous concentrons nos efforts sur les lignes de recrutement, sur les gens qui organisent la propagande et sur leurs canaux de communication. Pour chaque jeune qui s’en va en Syrie ou qui en revient, une enquête approfondie et une surveillance judiciaire sont nécessaires. Ceux qui, là-bas, ont participé à des atrocités et à des actes de violence doivent à leur retour se retrouver immédiatement derrière les barreaux. Quant à ceux qui reviennent, nous leur imposerons de suivre un programme de déradicalisation et cela vaudra aussi pour tous ceux qui ont déjà été condamnés ou emprisonnés. Sinon, nos prisons risquent de devenir des écoles d’apprentissage du terrorisme djihadiste.
Nous impliquons les familles et les écoles dans l’approche de la radicalisation parmi les jeunes. En effet, la politique doit se concentrer sur certains et non pas soupçonner des communautés entières. Nous ne pourrons assécher le vivier dans lequel les djihadistes prêchent que si nous impliquons tout le monde dans cette tâche et que si toutes les personnes sur le terrain s’engagent ensemble dans un combat communautaire contre les idées des recruteurs. Les familles font partie de la solution, elles ne sont pas la cause du problème. Nous ne pouvons pas tolérer que des parents se sentent laissés sur la touche ou qu’ils soient montrés du doigt. Au contraire, nous devons les aider et les soutenir. Il convient également d’élaborer des programmes pédagogiques avec lesquels les écoles pourront se mettre au travail.
Neuf. Respect pour les droits démocratiques et sociaux
- Nous cessons la politique de « sanctionner les pauvres » (règlement mendicité, interdiction de distribution de la soupe aux plus démunis).
- Nous mettons un terme à la militarisation permanente de la société et aux achats d’armes et de munitions de guerre pour la police locale.
- Nous préférons une police orientée sur les quartiers, proches des gens, au système particulièrement onéreux des caméras et à la police contrôlée centralement par une chambre de contrôle, avec des unités centrales d’intervention.
- Nous avons besoin de bodycams qui soient actives dès que le policier prend son service pour avoir un déroulé de l’action policière 100% objectif.
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Une bonne politique sécuritaire témoigne de respect pour les droits démocratiques et sociaux et ne les érode pas. Éloigner le sentiment d’insécurité ne peut pas servir d’excuse pour court-circuiter le droit à la liberté d’expression, à la vie privée et à l’organisation. Comme partout en Europe, nous percevons à Verviers des tendances très inquiétantes.
Les attentats de Paris et de Bruxelles ont modifié le climat. On introduit des techniques de recherche et d’information. On multiplie l'utilisation des appareils d’écoute. Des villes engagent des militaires pour des tâches de surveillance, etc. Entre-temps, le community policing, la police communautaire, est de plus en plus sous pression. Connaître le quartier, connaître les gens, savoir ce qui se passe dans les quartiers, étouffer dans l'œuf les conflits possibles, voilà ce qui devrait être prioritaire. C’est la meilleure prévention. Mais on ne le fait pas. Au contraire. On mène une politique qui « châtie les pauvres » avec une approche dure de la mendicité et des interdictions de lieu notamment ou de rassemblement. En même temps, la politique s’oriente vers la militarisation de la société.
Cela crée un climat violent, dans lequel certains policiers se croient tout permis. En mai 2023, cela s’est terminé par la condamnation par le tribunal correctionnel de Liège, de cinq policiers qui ont tabassé sans raison un jeune musicien dans un commissariat. Ce n’est certainement pas un cas isolé et nous voulons aussi modifier ce climat dans lequel la violence à tout va serait légitime et impunie.
La même tendance à la militarisation se révèle dans la politique des caméras. Le nombre de caméras en ville augmente sans cesse. Et le but de la majorité PS-Ensemble est d’encore en acheter, comme s’il n’y avait pas de règles strictes pour les communes qui placent des caméras. Ces règles prescrivent que les autorités communales doivent prouver la nécessité et la proportionnalité des caméras, que le conseil communal doive s’exprimer à ce propos, que les images ne puissent être conservées que peu de temps, que la Commission sur la vie privée soit tenue au courant et que les personnes filmées aient le droit de voir elles aussi les images. Mais les autorités communales ne recourent jamais à cet argument de la « nécessité » et de la « proportionnalité ». Les caméras intelligentes enregistrent de plus en plus et la majorité veut en mettre dans nos rues comme à l’entrée du piétonnier. C’est une idée fixe des autorités communales et cette idée coûte une fortune. Les caméras placées au centre-ville ne font essentiellement que déplacer la criminalité vers les quartiers périphériques. Une police de contrôle dirigée centralement via ces caméras, avec des unités centrales d’intervention remplace une police orientée sur les quartiers, proche des gens.
Par contre, nous sommes pour un usage différent, obligatoire et systématique des bodycams : nous avons besoin de bodycams qui soient actives dès que le policier prend son service pour avoir un déroulé de l’action policière 100% objectif. Pour nous, la bodycam doit être un outil pour les policiers qui veulent pouvoir effectuer correctement leur travail et pour les citoyens qui ont besoin d’un contrôle objectif sur l’action policière. Elle doit aussi permettre de lutter contre les abus de certains policiers.
La sécurité est bien plus que l’absence de criminalité. Elle revient donc dans d’autres thèmes de notre programme : dans la sécurité routière (voir « Une ville mobile ») ; dans l’aménagement du territoire et l’éclairage public (voir « Un développement urbain cohérent »), dans le fait d’habiter un environnement sain, sans particules fines et sans nuisances sonores (voir « Une ville verte ») ; dans le logement, qui doit être sain et sécurisé (voir « Une ville où tout le monde est bien logé »).