Une ville sans pauvreté

Combattre la pauvreté doit être une priorité du prochain collège communal . La majorité PS-Ensemble n’a tout simplement pas pris en mains cette priorité qu’est la lutte contre la pauvreté. Elle n’a pas financé le CPAS à hauteur de ses besoins. Et tout le monde peut le constater sur le terrain. Pour vendre la ville aux investisseurs, la majorité essaie tout simplement de chasser la pauvre hors de Verviers, comme l’échevin du logement l’avait déjà clairement annoncé en 2013, depuis, rien n’a changé. Les autorités font aussi pâle figure quand il s’agit de soutenir les ASBL qui viennent en aide aux plus démunis. De plus, avec les mesures d’austérité des gouvernements fédéral et régional, la pauvreté ne touche plus uniquement les plus précaires de notre société. Elle touche également des travailleurs qui n’arrivent plus à payer leur facture d’énergie, à rembourser leur prêt hypothécaire ou encore à louer un logement décent pour leur famille. C’est d’autant plus vrai depuis la pandémie de COVID-19, les inondations de l’été 2021 et la crise énergétique. Ces crises à répétition ont fait basculer de nombreux foyers dans la précarité, au mieux temporaire, au pire de longue durée. C’est pour ces différentes raisons que nous proposons des mesures concrètes de lutte contre la pauvreté. Cela devra notamment passer par un refinancement adéquat du CPAS, qui doit être le garant des droits fondamentaux de tous, par des services communaux à l’écoute des citoyens et à la recherche de solutions pour les aider (plutôt que d’être avant tout dans une logique de contrôle), et par un soutien du monde associatif qui lutte contre la précarité et des différentes actions de solidarité. Nous voulons également offrir des repas chauds gratuits dans les écoles, favoriser l’accès automatique aux denrées alimentaires, en facilitant notamment l’accès aux divers services existants et en luttant contre le gaspillage alimentaire des grandes surfaces. Nous voulons créer des Maisons de la Solidarité dans chaque quartier. La lutte contre la pauvreté nécessite que les droits aux allocations sociales soient accordés automatiquement, que le droit au logement et à un emploi de qualité soient garantis pour chaque individu. Enfin, nous voulons garantir l’accès à l’eau et à l’énergie en tant que droit humain fondamental. En résumé, notre objectif est de détruire la pauvreté, pas de chasser ou de cacher les pauvres.

La pauvreté gagne du terrain à Verviers. Notre ambition, l’éradiquer

Le nombre de Belges vivant sous le seuil de la pauvreté était en diminution depuis 2018. En 2022 et suite aux différentes crises, la tendance s’est inversée. A Verviers, l’augmentation de la précarité d'une partie de la population saute aux yeux. Devant les centres commerciaux, sur les places publiques et aux terrasses des cafés, des personnes mendiantes abordent les chalands. Mais la pauvreté aujourd'hui touche également de plus en plus de travailleurs verviétois actifs. Se payer aisément logement, nourriture, vêtements, frais scolaires, factures est difficile pour une partie toujours plus grande de Verviétois·es. Sur base des chiffres de la pauvreté pour l’année 2022, quelque 2.144.000 Belges, c’est-à-dire 18,7% de la population, courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (AROPE). Un pourcentage qui grimpe à 23,9% pour Verviers. Le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS) a également explosé ces dernières années. 7,45% de la population verviétoise touchent le RIS. Concernant les personnes âgées, 8,88% d’entre elles vivent avec la retraite minimale (GRAPA), contre 8,28% en 2018. À Verviers, comme ailleurs, on observe également une augmentation du nombre de personnes sans-abris. La pauvreté gagne clairement du terrain à Verviers. Force est de constater que les politiques PS-Ensemble, consistant à masquer (sans succès) la pauvreté plutôt qu’à l’éradiquer, se sont révélées inefficaces.

Or, statut socio-économique (SSE) et santé vont souvent de pair. Être pauvre rend malade et être malade rend pauvre5. Les personnes ayant un SSE plus élevé vivent en général plus longtemps, mais également en meilleure santé6. Plus encore que la santé physique, c’est la santé mentale, et plus précisément l’anxiété et la dépression, qui est impactée par les inégalités socio-économiques (SE). Plusieurs explications existent pour expliquer la prévalence de ces troubles chez les personnes à plus faible SSE. Vivre dans la pauvreté est souvent associé à beaucoup d'incertitudes, notamment dû à la non régularité des revenus ou à l’anticipation des difficultés de fin de mois. Une exposition constante au stress pour gérer cette incertitude peut affecter la santé mentale. Un revenu plus faible est également lié de manière importante à la santé physique, mais également à un accès plus difficile aux soins de santé, ce qui peut également impacter la santé mentale. L’isolement social et le sentiment de solitude, souvent plus important chez les personnes les plus pauvres, les rend également particulièrement vulnérables face aux problèmes d’anxiété et de dépression.

 

À la fin du Moyen Âge, les couches les plus élevées de la population donnaient une explication morale des problèmes sociaux de la ville, autrement dit ceux qui en étaient victimes étaient « responsables » de ce qui leur arrivait. Noblesse et clergé faisaient croire aux gens que chacun était responsable de son bonheur ou de son malheur et que la pauvreté était un péché, la conséquence d’un mode de vie oisif ou inapproprié. Cette approche moralisatrice refait surface aujourd’hui. Les discours de « responsabilisation » des bénéficiaires d’allocations de remplacement (chômage, RIS, GRAPA, …) ne visent qu’une chose : dédouaner les partis traditionnels et leurs politiques libérales d’austérité et faire porter la culpabilité sur les victimes de cette pauvreté galopante. À l’échelle communale, la majorité PS-Ensemble actuelle porte également une responsabilité certaine.

Un CPAS financé de manière adéquate, des services communaux à l’écoute des citoyens et séparés de toute fonction de contrôle pour favoriser une relation de confiance doit faire partie des priorités politiques. Prioritaire aussi, le soutien au monde associatif qui fournit un travail de terrain important dans cette lutte contre la précarité. De plus, lutter contre la précarité et offrir à chacun les possibilités d’un avenir digne passent également par la possibilité de se nourrir, de se loger, de se chauffer et d’obtenir un emploi qui permet de garantir une certaine sécurité. Nous voulons également que chacun obtienne les allocations auxquelles il a droit. Cela implique bien entendu de prendre des mesures structurelles. Cette responsabilité ne relève pas seulement du gouvernement wallon et du gouvernement fédéral, mais aussi de la Ville, puisqu’elle est la mieux placée pour lutter contre la pauvreté. Sa force, en effet, est qu’elle est plus proche des gens, ou du moins devrait et pourrait l’être. Logement, emploi, santé, enseignement et épanouissement sont des droits humains fondamentaux. Tous ces droits sont repris séparément dans ce programme. Ici, nous nous intéressons principalement aux personnes qui se trouvent dans une situation sociale précaire, et plus spécifiquement aux différentes solutions possibles.

Ce que nous voulons

Un. Le CPAS, garant de la dignité de toutes et tous, doit être renforcé et refinancé

  • La responsabilité ultime du CPAS est de garantir une vie conforme à la dignité humaine à tous ceux qui séjournent sur le territoire de la ville. Nous refinançons le CPAS afin qu’il puisse assurer, de manière adéquate, l’exécution de la politique sociale au niveau local, en partenariat avec la société civile.
  • Nous refinançons le CPAS afin qu’il puisse, dans les meilleures conditions possibles, offrir un accompagnement de qualité à toute personne nécessitant une aide, basée sur la garantie des droits fondamentaux de chacun. Ce refinancement doit permettre de vérifier, pour chaque citoyen, quels sont les droits et allocations sociales auxquels il a droit.
  • Le revenu d’intégration sociale (RIS) doit être garanti pour toute personne dont le revenu est inférieur au seuil européen de pauvreté.
  • Nous voulons que la Ville relève, au travers d’une aide financière complémentaire, le revenu d’intégration sociale au-dessus du seuil européen de pauvreté.
  • La Ville met en place un projet pilote d’augmentation inconditionnelle du revenu d’intégration sociale des familles monoparentales, et envoie ainsi un signal fort à l’intention du gouvernement fédéral.

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Deux. Des services communaux accessibles, à l’écoute des citoyens et un accompagnement individualisé séparé de toute fonction de contrôle.

  • Nous voulons des services communaux accessibles et à la portée de tous les citoyens. L’objectif est d’éliminer toutes les barrières potentielles à l’accès à ces services.
  • Nous permettons aux services de faire passer l’écoute et l’aide avant le contrôle. L’objectif premier des fonctionnaires et employés au guichet ne doit pas être la réglementation, mais la manière dont ils vont pouvoir répondre à la demande d’aide du citoyen. Des services à l’écoute permettent un travail sur mesure, adapté aux besoins spécifiques de chacun.
  • Les Plans Individualisés d’Insertion Socioprofessionnelle (PIIS) ont mis à mal la relation de confiance nécessaire entre assistant social et bénéficiaire du CPAS. Nous insistons sur le fait que l’accompagnement doit être séparé de toute fonction de contrôle, pour favoriser le développement de cette relation de confiance.
  • La continuité de l’accompagnement doit être garantie. En effet, une bonne relation de confiance est indispensable lorsqu’un accompagnement social est nécessaire.
  • Nous embauchons plus d’assistants sociaux dans les services communaux, et notamment au CPAS. Ils doivent avoir le temps nécessaire pour assurer un accompagnement individualisé dans de bonnes conditions.

 

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Trois. Un soutien aux associations et à toutes les actions de solidarité qui luttent contre la précarité.

  • Nous écoutons activement et aidons les associations de lutte contre la pauvreté.
  • Nous stoppons la vente de bâtiments communaux et établissons un plan pour qu’une partie d’entre eux puissent accueillir le siège d’associations qui en ont besoin. Ces associations locales doivent pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles, ce qui inclut notamment de réduire au maximum les contraintes matérielles auxquelles elles font face.
  • Nous soutenons et encourageons les actions de solidarité et de soutien envers les populations les plus précarisées, et ce également dans l’espace public.

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Quatre. Des repas chauds gratuits et sains dans les écoles

  • Nous assurons à chaque élève, du début à la fin de sa scolarité, un repas chaud, gratuit et sain par jour à l’école. Fournir à chaque élève un repas chaud, sain et équilibré par jour contribue à la réduction des inégalités sociales.
  • En attendant d’obtenir un repas gratuit pour tous, nous gelons les prix des repas scolaires, qui, fin de l’année académique 2021-2022, avaient déjà augmenté de plus de 8%.
  • Nous faisons en sorte que les écoles obtiennent les aides financières et les infrastructures nécessaires pour pouvoir mettre cela en place facilement. Cela passe également par un personnel ouvrier en nombre suffisant, et donc des écoles financées à la hauteur de leurs besoins.
  • Ces repas sont élaborés sur base de normes nutritionnelles élevées et tiennent compte des dernières avancées scientifiques concernant l’alimentation saine, ce qui nécessite de penser ces plans alimentaires avec des professionnels du métier et/ou en tenant compte des dernières recommandations de l’OMS. Ces recommandations doivent être adaptées au contexte des écoles, ce qui signifie qu’elles doivent pouvoir être facilement mises en place, donc sans nécessiter d’importantes ressources matérielles et/ou financières.
  • Nous permettons aux écoles de participer aux programmes de lutte contre le gaspillage alimentaire, en favorisant la mise en place de projets permettant l’utilisation des invendus alimentaires, par exemple des supermarchés, lorsque cette solution est considérée comme adaptée dans le contexte spécifique de chaque école.
  • Ces repas sont également durables et favorisent autant que possible les circuits courts et la collaboration avec les producteurs locaux.

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Cinq. Nous favorisons l’accès automatique aux denrées alimentaires

  • Nous améliorons l’accès automatique aux denrées alimentaires, notamment en facilitant l’accès aux divers services existants, comme les colis alimentaires, les restaurants sociaux et les associations d’aide alimentaire, ainsi qu’aux services liés.
  • Nous rendons l’accès à ces aides et à ces services liés inconditionnel.
  • Nous diminuons le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, nous amplifions les projets existants qui permettent le don des invendus de supermarchés. À terme, nous généralisons la reprise et la redistribution des invendus de supermarchés.

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Six. Une Maison de la Solidarité dans chaque quartier

  • Nous créons des Maisons de la Solidarité dans chaque quartier. La Maison de la Solidarité a pour tâche d’assurer un large éventail de services facilement accessibles.
  • La Maison de la Solidarité apporte son aide aux citoyens qui sont confrontés à des problèmes d’ordre administratif selon le concept « café et papiers ». Autrement dit, c’est autour d’une tasse de café ou de thé que les citoyens seront aidés à régler et remplir leurs papiers et documents officiels, à éplucher leur facture d’énergie et à résoudre d’autres problèmes de cet ordre.
  • La Maison de la Solidarité propose une guidance budgétaire, une guidance professionnelle et un accompagnement en matière de logement. Elle offre également un encadrement pour la résolution de problèmes liés aux dettes d’énergie et d'eau et une assistance en matière d’enseignement, d’éducation et de formation.
  • Des visites à domicile et un travail de proximité sont organisés afin d’informer les habitants et les inviter à se tourner vers la Maison de la Solidarité.
  • Des activités et moments de convivialité sont organisés pour permettre aux habitants du quartier de se rencontrer. Avec l’aide des animateurs et assistants sociaux, nos Maisons de la Solidarité construiront ainsi des quartiers forts, chaleureux et solidaires.
  • Nos Maisons de la Solidarité sont élaborées avec le monde associatif de terrain, en valorisant leur expertise dans l’accompagnement social.
  • Des locaux communaux sont mis à disposition de ces Maisons de la Solidarité. Elles doivent être financées par la ville, de manière adéquate et pérenne.

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Sept. Octroi automatique des droits

  • Nous mettons en place une organisation qui assure l’octroi automatique des différentes allocations sociales auxquelles les citoyens ont droit. Cela peut facilement se faire par une procédure en ligne.
  • Nous appliquons le principe de « demande unique ». Cela permet qu’une fois le document déposé à l’administration, il puisse être réutilisé de manière automatique par les administrations dans le cadre d’autres demandes. Cela permet de simplifier les procédures administratives non seulement pour le citoyen, mais également pour les administrations. Cela facilite l’octroi automatique des différents droits.

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Huit. Garantir le droit au logement pour tous

  • L’accompagnement social en matière de logement est nécessaire. Nous équipons nos Maisons de la Solidarité d’un service d’accompagnement en matière de logement afin de pouvoir garantir le droit à un logement décent pour tous les citoyens.
  • Nous encourageons les propriétaires à informer les services sociaux dès qu’un locataire a deux mois de retard dans le paiement de son loyer. L’exclusion ne sera possible que dans le cas où un autre logement est disponible.
  • Nous développons un service d’intervention dans le paiement du loyer et d’accompagnement préventif en matière de logement. Nous voulons pérenniser l’octroi par le CPAS de deux mois de garantie locative aux bénéficiaires de l’aide sociale.
  • Nous organisons tout au long de l’année un accueil des sans-abris, accessible sans condition ni plafond, de jour comme de nuit.
  • Nous mettons en place un service Housing First séparé, capable de fonctionner conformément aux règles internationales du Housing First. En vertu de ce principe, nous garantissons à la personne qui s’adresse au service d’accueil d’urgence l’accès à un logement dans les trois mois.
  • Le droit au logement devra également passer par une augmentation considérable du nombre de logements disponibles (voir chapitre « Une ville où chacun est bien logé »).

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Neuf. Un emploi stable, y compris pour les personnes précarisées ou considérées à risque de précarité

  • Le personnel communal doit être représentatif de la population de la ville, et doit par conséquent inclure des personnes peu qualifiées, des personnes porteuses de handicap, des jeunes, des personnes issues de l’immigration, etc.
  • La mise à l’emploi selon l’article 60 ne sera appliquée que si cette solution s’avère la plus satisfaisante pour la personne au chômage. Nous travaillons ici en collaboration avec des associations à but non lucratif, à même d’offrir l’expertise nécessaire.
  • Le CPAS doit garantir un service de guidance professionnelle de qualité et de proximité. Avoir un emploi reste un levier essentiel pour sortir de la pauvreté et de l’isolement social.

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Dix. L’accès à l’eau et à l’énergie est un droit humain fondamental

  • Nous garantissons l’accès à l’eau courante et à l’énergie par une Commission consultative locale pour l’eau et l’énergie. Il n’y a donc plus de coupures ou de limiteurs de débit. L’accès est prioritaire par rapport au remboursement de la dette.
  • Les frais de rappel pour les services de base comme l’énergie et l’eau sont supprimés.
  • Nous misons davantage sur des solutions collectives, notamment au travers de l’octroi automatique des droits, plutôt que sur l’aide individuelle.
  • Nous voulons que la Commission consultative locale puisse proposer aux personnes confrontées à des retards de paiement des solutions et des plans de remboursement réalisables.
  • Nous relançons le service de chauffage central urbain de Verviers.

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