Une ville neutre en carbone

Depuis 2017, Verviers est signataire de la Convention des maires qui fixe comme objectif une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (GEZ) à l’horizon 2030. Il est pour nous nécessaire de remplir cet objectif. Car Verviers subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique provoqué par la recherche du profit des capitalistes partout à travers la planète. Nous avons été frappés dans notre chaire par les inondations de juillet 2021. On nous annonce encore 2 épisodes de pluies aussi fortes d’ici 2050. Et tout ça ne nous empêche pas de subir les vagues de chaleur qui se font de plus en plus fréquentes et la sécheresse qui va avec. Réduire de 55% les émissions de GEZ est donc une nécessité. Pourtant, au train où va Verviers, cet objectif ne sera pas atteint avant 2070. Le Plan Climat que la Ville a mis au point se concentre uniquement sur des solutions individuelles et donc insuffisantes. Une tout autre approche est nécessaire. Imaginez un peu : une ville sans pollution. Une ville qui ne contribue pas au réchauffement de la planète. Une ville avec de l’air propre et de l’espace pour y habiter, y vivre et y travailler. Une ville avec des transports en commun gratuits et beaucoup plus développés. Une ville où les autorités publiques rénovent tous les bâtiments qui sont des passoires énergétiques. Nous en sommes convaincus : en 2050, nous pourrons vivre dans une telle ville. À condition que nous commencions à travailler dès maintenant à ce rêve. En produisant nous-même, en tant que ville, de l’énergie durable pour tous les habitants. En contribuant à la révolution verte, sans laisser personne à la traîne. De la sorte, nous créerons une ville neutre en carbone à la mesure des gens. Copenhague met tout en œuvre pour l’être dès 2025. Alors, qu’attendons-nous encore ?

Depuis la découverte au XIXe siècle du charbon puis du pétrole et du gaz comme sources d’énergie bon marché, les industriels se sont mis à consommer des carburants fossiles à un rythme accéléré. Cela a un impact catastrophique sur le climat : les températures grimpent, les saisons changent et le niveau de la mer monte. Le capitalisme et le marché ont montré leur incapacité à répondre à cette crise climatique. Pourtant, les partis traditionnels à Verviers et en Belgique s’accrochent toujours à la taxe carbone, inefficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et qui impacte lourdement le portefeuille de la classe travailleuse.

Verviers est pourtant elle aussi de plus en plus confrontée aux défis posés par le réchauffement planétaire. En plus des vagues de chaleur régulières, nous nous rappellerons très longtemps des conséquences des inondations de juillet 2021 qui ont mobilisé à fond nos pompiers, services de secours, soignants,... et des milliers de bénévoles. Aujourd’hui encore, des centaines de familles verviétoises ne sont pas sorties de cette crise. Nos pompiers et services de protection civile se sont retrouvés bien démunis à cause du désinvestissement des gouvernements fédéraux et régionaux dans les services de secours. 

Les autorités publiques doivent prendre leurs responsabilités, à tous les niveaux de pouvoir. Les solutions à ce problème fondamental ne se trouvent évidemment pas uniquement au niveau communal, mais plutôt au niveau international, national et régional. Néanmoins, les localités peuvent elles aussi prendre déjà des mesures audacieuses pour contribuer à résoudre cet incroyable défi pour l’humanité.

Les services communaux verviétois prennent des initiatives positives, mais la Ville manque globalement d’objectifs ambitieux et d’une politique cohérente. Elle compte trop sur d’hypothétiques gros efforts de la population. L’industrie et le secteur tertiaire reçoivent du soutien pour économiser de l’énergie mais ne sont qu’à peine sollicités sur le plan de leurs responsabilités. Cette politique actuelle du climat ne cueille que les fruits à portée de main, des mesures simples, mais sans vision d’avenir. Une ville neutre en carbone regarde vers l’avant. Elle entreprend davantage que des mesures bien intentionnées çà et là. Elle travaille avec un plan d’avenir afin de réduire les émissions d’année en année. Avec un plan éolien et solaire afin de produire plus d’énergie renouvelable. Avec un plan de chaleur et d’isolation afin d’assurer la durabilité du chauffage des bâtiments. Avec un plan de mobilité et un plan d’aménagement de l’espace afin de faciliter des choix durables car la meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. Avec de tels plans d’avenir, la ville devient actrice, et non plus spectatrice.

Une ville neutre en carbone compte sur ses habitants pour enclencher le changement. Mais elle y apporte aussi son propre engagement : la révolution verte, c’est ensemble que nous la ferons. Nous n’optons pas pour une politique de nouvelles taxes et impôts soi-disant écologiques, mais faisons en sorte que tout le monde puisse participer à la vague verte. Nous élaborons des plans via lesquels les efforts des citoyens ont un sens et ne sont pas une goutte d’eau sur une tôle brûlante. De la sorte, nos efforts produisent leurs effets ensemble au lieu de rester isolés. L’objectif d’un Verviers neutre en carbone en 2050 change tout. Il s’agit d’aborder d’une nouvelle manière la mobilité, l’énergie, le travail et le logement. Non seulement nos efforts contribuent à rendre la planète vivable, mais notre commune s’en porte tout simplement mieux : plus saine, plus paisible, plus verte et plus sociale.

Ce que nous voulons

Un. Une ville à la mesure du climat

  • Nous prévoyons un aménagement du territoire avec des quartiers intégrés où tous les services sont présents, de sorte que le choix énergétiquement le plus économique soit également le plus logique.
  • Nous voulons des transports en commun gratuits, avec une offre beaucoup plus développée, qui soit une véritable alternative à l’utilisation de la voiture à Verviers.
  • Nous réalisons un plan de rénovation des écoles et bâtiments publics qui sont des passoires énergétiques. Plutôt que de vendre ces bâtiments, gardons-les sous contrôle public, rénovons-les et utilisons-les.
  • Nous préparons la ville aux conséquences du changement climatique. Nous misons sur davantage d’espaces verts et de plans d’eau qui pourront absorber de grandes quantités de précipitations et rafraîchir la ville, comme nous l’expliquons dans notre chapitre « Une ville verte ». Nous renforçons aussi les services de secours et en particulier nos pompiers, afin qu’ils puissent intervenir efficacement et avec du matériel adapté en cas de nouvelles inondations.
  • Nous vérifions si la Ville a placé de l’argent dans des fonds qui investissent dans des carburants fossiles. Si c’est le cas, nous l’en retirons et l’investissons dans notre société publique de production d'énergie verte, la Société Coopérative VERviétoise d’électricité (SOCOVER)
  • Nous étudions le potentiel de relancer le réseau de chauffage urbain pour associer la chaleur industrielle excédentaire des industries à la demande en chaleur de la ville.
  • Pour pallier les pics et chutes dans la production d’énergie renouvelable, nous investissons dans des installations de conversion de l’énergie en gaz (« power to gas ») afin de produire de l’hydrogène avec ces excédents d’énergie.
  • Nous élaborons une piste concrète afin d’arriver, en 2040, à l’élimination des émissions de gaz à effet de serre par l’industrie. Nous fixons la chose dans les contrats de concession avec les entreprises. Nous faisons en sorte que le transport des marchandises s’effectue surtout par rail. Lors du choix du mode de transport, nous prenons en compte non seulement les coûts mais aussi la nuisance pour l’environnement.
  • En ville, là où nous le pouvons, nous soutenons les initiatives stimulant une économie circulaire à chaînes courtes. Initiatives partagées, « repair cafés » et marchés agricoles locaux peuvent compter sur notre soutien.

Plus d'informations

Deux. Pour une SOCOVER 2.0, une entreprise d’énergie verte 100% verviétoise

  • Nous créons une SOciété COopérative VERviétoise de production d’énergie comme la SOCOLIE qui a existé pendant 150 ans à Liège : la SOCOVER, mais en version 2.0. Une entreprise publique d’énergie à nous tous. La SOCOVER 2.0 investit dans l’économie d’énergie et fournit de l’énergie 100 % renouvelable à des prix abordables.
  • La Socover soutient les citoyens, associations et entreprises qui veulent placer des panneaux solaires sur leur toit.
  • La Socover investit dans des panneaux solaires placés sur les toits de la ville ; la Socover aménage également de vrais parcs à panneaux solaires.
  • Ceux qui n’ont pas les moyens financiers d’investir dans des panneaux solaires ou dans l’isolation peuvent faire appel à la Socover en tant que tiers payant.
  • Nous étudions la possibilité d’implanter des éoliennes de petite taille ou turbine par la Socover afin de garantir des prix abordables.
  • La Socover répertorie le statut d’isolation des blocs d’habitations et propose des rénovations groupées là où le besoin est le plus grand, éventuellement en tiers payant. Les propriétaires sont invités à isoler leur propriété immobilière.
  • Nous mettons sur pied un réseau intelligent, dirigé informatiquement, avec les divers vecteurs énergétiques ; ce réseau est confié à la Socover, afin de rendre possible l’interaction entre l’énergie renouvelable et les industries verviétoises et avoisinantes.
  • Le conseil d’administration de cette entreprise communale d’énergie Socover est constitué au moins pour un tiers de citoyens verviétois et pour un tiers de travailleurs de l’entreprise. Ses rapports sont accessibles au public et les assemblées peuvent être suivies en streaming.
  • Les personnes qui collectent les signatures de 1 % de la population verviétoise peuvent mettre un point à l’ordre du jour du conseil d’administration de la Socolie.

Plus d'informations