Une ville qui travaille
22,8 %, c’est le taux de chômage à Verviers en mars 2023 selon l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique). Pas étonnant que l’emploi soit l’une des préoccupations principales des Verviétoises et Verviétois. Et ils ont bien raison : des milliers de bras et de cerveaux au travail sont nécessaires pour bâtir une ville à la mesure des gens.Une ville avec de l’emploi de qualité et en suffisance, c’est ce que nous voulons. Cela implique en premier lieu la défense des travailleurs et de leurs conditions de travail. Puéricultrices, pompiers, enseignants, ouvriers communaux, employés de l’administration publique,.... tous les travailleurs de la ville de Verviers et des intercommunales ont droit à de bonnes conditions de travail. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à soutenir sur le terrain et relayer au conseil communal différents combats durant cette mandature. Qu’il s’agisse de nommer en suffisance notre personnel communal, du cri d’alarme des puéricultrices en lutte contre le manque de personnel, du cadre de travail des pompiers (caserne pleine d’amiante, manque de matériel,...), de la taille des classes dans nos écoles communales, … Nous avons aussi soutenu activement le personnel de chez Delhaize menacé par la franchisation, et soutenu le personnel de la SNCB menacé par la fermeture de gares locales. Une chose est sûre: durant la prochaine mandature, nous continuerons à défendre la classe travailleuse.
Nous avons besoin de bien plus de travailleurs de la construction pour isoler les habitations, de chauffeurs de bus pour conduire de meilleurs transports publics, d’un plus grand nombre d’enseignants pour des classes plus petites et de davantage de personnel hospitalier. Le chômage en Wallonie touche 13,3% de la population. Les récentes attaques contre l’emploi de notre région menées dans les secteurs de la grande distribution avec les exemples de Delhaize et autres, du secteur bancaire, force est de constater que les différents niveaux de pouvoir s’en lavent globalement les mains et se déclarent impuissants.
En 2023, lorsque les travailleurs et les travailleuses de chez Delhaize se sont battus pendant des mois contre le plan de franchisation anti-social de la direction, le PTB a ardemment soutenu la lutte et la combativité des syndicats et des travailleurs. Nous avons amené dans tous les conseils communaux de la province le débat pour que les villes se déclarent solidaires des travailleurs. À Verviers , nous avons déposé une motion pour que la ville soit à l’avant-garde de la solidarité et demande le retrait du plan de franchisation.
Pour les offres d’emploi du Forem, on met en concurrence les uns contre les uns contre les autres les chômeurs wallons au moins dix fois plus nombreux que les offres d’emploi en question. Dans le même temps, la chasse aux chômeurs votée en 2014 sous le gouvernement Di Rupo (PS) s’est concrétisée par un renforcement des contrôles et des sanctions plus directes. C’est aussi de cette manière que le nombre de bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS) a considérablement augmenté, et s’est encore aggravé depuis. Le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans ne va sans doute rien arranger dans les années qui viennent. Nous voulons une rupture de tendance. Une Ville à la mesure des gens est une ville qui offre la possibilité d’un emploi décent à ses habitants.
Ce que nous voulons
Un. Investir dans la Ville
- Nous investissons dans l’enseignement de la ville, dans les crèches communales et dans la revalorisation de tous les services communaux. Pour ce faire, de nouveaux emplois seront nécessaires et il faut pouvoir sortir du cadre austéritaire imposé par le CRAC.
- Nous préconisons des investissements et des emplois dans des secteurs d’avenir. Nous mettons sur pied une entreprise publique urbaine d’énergie durable et bon marché,
- Nous voulons un budget d’investissement urbain qui parte des besoins sociaux, mais assure également des emplois à part entière. C’est une toute autre orientation qu’une politique de cadeaux aux entreprises sans la moindre condition d’embauche.
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La politique est paralysée par l’idée libérale selon laquelle on doit le plus possible faciliter les choses pour les entreprises privées. On est aux petits soins pour les managers de ces sociétés. On investit à fond dans la brique. On fait du city marketing. Tout cela dans l’idée que la Ville en récoltera les fruits, que cela va améliorer la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus à Verviers qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres. La mission du service public est au contraire d’y pallier autant que faire se peut.
Nous n’avons pas besoin de blabla, mais d’une véritable vision centrée sur les investissements dans la ville. Nous ne croyons pas à une politique de cadeaux dénuée de la moindre condition d’emploi. Tout cet argent peut et doit être consacré à des choses bien plus utiles. C’est pourquoi nous orienterons notre budget des investissements vers les besoins des habitants et vers la création d’emplois pour les Verviétois On prêtera une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés.
Nous investirons dans l’enseignement de la Ville,
Nous investirons dans les crèches communales. Celles-ci en ont grandement besoin. C’est une demande syndicale depuis des années. Quel combat de longue haleine pour quelque chose qui semble évident : de bonnes conditions de travail dans les services publics, un service public de qualité, ici pour nos tout petits.
Nous investirons également dans la revalorisation des autres services communaux. Pour ce faire, beaucoup de nouveaux emplois seront nécessaires et il faut pouvoir sortir du cadre austéritaire imposé. Avec le PTB, nous pensons que nous avons besoin de plus d’employés communaux pour faire tout le boulot et développer notre ville.
Deux. Respect envers le personnel de la fonction publique locale et intercommunale
- Nous investissons dans l’enseignement de la ville, dans les crèches communales et dans la revalorisation de tous les services communaux. Pour ce faire, de nouveaux emplois seront nécessaires et il faut pouvoir sortir du cadre austéritaire imposé par le CRAC.
- Nous préconisons des investissements et des emplois dans des secteurs d’avenir. Nous mettons sur pied une entreprise publique urbaine d’énergie durable et bon marché,
- Nous voulons un budget d’investissement urbain qui parte des besoins sociaux, mais assure également des emplois à part entière. C’est une toute autre orientation qu’une politique de cadeaux aux entreprises sans la moindre condition d’embauche.
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Verviers souffre également du tabou concernant l’emploi public. Dans la vision néolibérale souvent adoptée par nos autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge qui doit être considérablement réduite. Pour le PTB, c’est bien au contraire une richesse, une mission d’intérêt général qui doit s’élargir.
La Ville doit montrer l’exemple en transformant les emplois précaires en contrats statutaires, en assurant la transparence sur le système de nomination.
Les services communaux sont précieux pour les Verviétois. Si nous les dégradons, qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos aînés ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toutes sortes de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ? Les autorités communales doivent réembaucher du personnel en lui assurant un bon statut. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut aider les gens à mieux aborder les défis actuels de la vie. Aujourd’hui, le monde est organisé de sorte que bien des Verviétois ne s’en sortent pas et pataugent dans l’incertitude du chômage, de la pauvreté, des emplois précaires (à temps partiel, temporaires, dangereux et/ou sous-payés).
Certains prétendent qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pour le PTB, le public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. C’est pourquoi nous ne voulons pas que la Ville sous-traite ses fonctions statutaires. Nous sommes contre la marchandisation des tâches essentielles des pouvoirs publics. Nous sommes opposés à une politique qui désavantage ou démantèle les services publics parce qu’ils constitueraient des entraves au privé. Car, partout où l’on a suivi ce genre de politiques, nous avons assisté à la régression des services aux habitants de la ville. De la même manière que le PTB n’accepte pas les Partenariats public-privé (PPP), aucune privatisation ou externalisation de services communaux ne sera avalisée par notre parti. Comment détruire un service public ? Le linguiste américain Noam Chomsky l’explique très bien : « d’abord, coupez les vivres. Ça ne marchera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique de base, on l’utilise beaucoup ». Nous ne voulons pas qu’il en soit de même pour Verviers. Pas question que la Cité lainière revive les coupes budgétaires des années 80 qui avaient entraîné pour les employés de la Ville licenciements et baisses salariales.
Selon nous, la logique d’entreprise et les stratégies commerciales dans les services communaux doivent être radicalement remaniées. Notre point de départ est celui-ci : les services de la Ville doivent être accessibles. Cela ne se fait pas qu’avec des applications numériques et des sites web. Le PTB est partisan de la numérisation, mais dans ce cas, les autorités communales doivent activement faire en sorte que tout le monde y ait accès. On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets ouverts et d’une police locale, installés dans des bureaux de quartier accessibles. Ces dernières années, la Ville n’a pas assez investi en la matière. Oui, bien sûr, on peut encore prendre un rendez-vous numérique. Mais rencontrer un agent de quartier en personne, trouver des informations de la Ville dans sa boîte aux lettres, trouver le temps de discuter avec un éboueur, tout cela est devenu nettement plus rare.
Nous attendons de la Ville non seulement une politique à la mesure de ses habitants, mais aussi de ses travailleurs. Ceux-ci ressentent un certain manque de respect et de reconnaissance de la part des autorités communales et du management. C’est pour cette raison que le PTB a souvent interpellé le conseil communal pour défendre l’emploi public en termes quantitatif mais aussi qualitatif : pour le personnel de la Ville, pour l’avenir des pensions des employés communaux, pour les travailleurs du CPAS, pour les puéricultrices... Les travailleurs de la commune attachent beaucoup d’importance à la pertinence sociale de leur travail. Ils veulent également représenter quelque chose pour les autres. Ils en sont empêchés par la lourdeur des procédures, la pression trop élevée du travail et le manque de personnel. Les pompiers savent mieux que les échevins quelles sont les meilleures conditions de travail et ce qu’ils veulent pour leur caserne, les employés des guichets savent très bien comment proposer un bon service à tout le monde.
Pour le PTB, Verviers peut prendre une série d’initiatives pour l’emploi de ses citoyens. Il n’y a pas de fatalité. C’est un choix politique de choisir comme priorité la lutte pour des emplois de bonne qualité.
Trois. Une semaine des 30h par semaine dans l’emploi communal
- Nous voulons que la Ville lance un projet pilote dans un ou plusieurs services communaux pour une réduction du temps de travail. Une expérimentation de la semaine de 30h à Göteborg, en Suède, a fourni des résultats prometteurs en matière d’absentéisme pour maladie ou burn-out.
- La semaine de 30h offre des possibilités dans une économie en transition numérique : il est possible de moins travailler grâce aux innovations technologiques.
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Cette idée n’a rien d’utopique. De plus en plus de villes et de communes en Europe et au-delà se lancent dans cette expérience et en tirent un bilan très positif. La ville portuaire de Göteborg (Suède) a lancé il y a des années une expérimentation novatrice dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Le résultat de cette expérience est net : les pensionnaires sont très satisfaits de la meilleure qualité du service. Et les travailleurs aussi. Leur qualité de vie s’est améliorée et ils éprouvent plus de joie à travailler. Ainsi y avait-il clairement moins d’absentéisme pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable.
La Ville de Charleroi a à son tour lancé une expérience pilote identique pour deux ans : à partir de 60 ans, le personnel communal ouvrier et d’entretien peut prester en 4/5e, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Le bilan après ces deux années étant très positif pour les travailleuses et travailleurs mais aussi pour l’efficacité du service public, cette expérience à été prolongée et continue à ce jour. De même, Bruxelles-Propreté, Saint-Josse et Anderlecht avaient proposé à leurs ouvriers de plus de 50 ans de travailler un jour de moins par semaine, sans être payé moins. Pareil à l’IFAPME. Si c’est possible dans ces communes et services, pourquoi pas une expérience pilote à Verviers ? Pour bien des travailleurs communaux Verviétois la semaine de 30 heures constituerait en effet un énorme soulagement. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la numérisation. Partager le travail est nécessaire pour l’avenir mais aussi pour notre santé. C’est une vraie réponse à la question des maladies professionnelles.
Nous voulons aussi permettre des aménagements de fins de carrières pour les travailleuses et travailleurs du personnel communal. Une réduction du temps de travail avec embauche compensatoire. Cela permettrait à nos aînés de souffler un peu au cours de leurs dernières années de travail et à des jeunes d’accéder plus vite au monde du travail. Cela permettrait aux travailleurs plus anciens de transmettre leur expérience aux travailleurs plus jeunes.
Car oui, les gens s’épuisent au travail. Le nombre de burn-out augmente à vue d’œil. Une semaine de 30 heures avec maintien du salaire et embauches compensatoires a évidemment un coût. Les pouvoirs publics peuvent toutefois récupérer une part considérable de cette dépense en devant verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
Et à tous les partis traditionnels qui crient à l’impossibilité de la réduction de travail sans perte de salaire, nous répondons : avec ce même raisonnement, on travaillerait encore 12 heures par jour. Les arguments des partis traditionnels sont les mêmes que ceux qui ont été opposés au mouvement ouvrier qui se battait pour la journée des 8 heures. Heureusement que les travailleurs ont continué de se battre pour cette réduction du temps de travail. Le PTB Verviers veut s’inspirer de cet esprit combatif !
Quatre. Stop aux Partenariats publics privés (PPP), stop au dumping social dans les projets urbanistiques
- Nous mettons fin à la logique de dérouler le tapis rouge aux entreprises privées, pour ensuite subir leurs pressions financières, leur planning,... Le secteur public doit garder les gros projets urbanistiques en main et être à la manœuvre. Le chantier du tram à Liège a démontré l'échec des PPP, échec dont les Liégeois se souviendront longtemps, et les finances publiques aussi. À Verviers, c’était évidemment le projet du centre commercial qui paralyse notre centre-ville depuis plus de 20 ans qui incarne le mieux l’échec de cette politique et son impact négatif pour la population.
- Nous instaurons une charte et des inspections plus sévères contre le dumping social. Sur les chantiers de la Ville, nous n’acceptons que des emplois à part entière. Pas d’enchevêtrement de constructions et de sous-traitances qui ne respectent ni les droits sociaux ni la sécurité des ouvriers. La charte concerne aussi les intercommunales.
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La Ville doit faire appliquer la charte contre le dumping social et prendre des mesures strictes en ce sens. Il est inadmissible que des entreprises fassent venir des travailleurs de l’autre bout de l’Europe pour une bouchée de pain. La Ville doit s’assurer que les ouvriers qui travaillent sur les chantiers de son territoire soient protégés par la législation belge. « Quand tu es sans-papiers et que tu as un accident, raconte Mohammed, ouvrier de chantier, ta première pensée est ‘pourvu que je ne sois pas expulsé’ ! ». Et il sait de quoi il parle : alors qu’il avait été sérieusement blessé au travail, il a refusé que ses collègues appellent une ambulance et a préféré appeler son patron. « Cela arrange surtout le patron, explique Eva Maria Jimenez Lamas, déléguée syndicale CSC, car il ne doit pas déclarer d’accident de travail, il n’a ni contrôle ni amende »1.
La Ville ne doit pas détourner les yeux de cette réalité sociale. Nous ne voulons qu’une seule règle pour les travailleurs détachés : à travail égal, salaire égal et protection sociale égale. Avec une charte contre le dumping social avec des mesures contraignantes, rédigée avec les syndicats, nous exclurons les situations inacceptables et nous aurons en main les clefs nécessaires pour protéger des emplois à part entière à l’aide de contrats dignes de ce nom. Voilà qui devrait faire réfléchir les employeurs avant d’aller chercher des travailleurs d’autres pays à bas coût. De plus, le PTB refuse tout nouveau PPP pour de gros projets urbanistiques dans notre ville. Le partenaire privé finit toujours par prendre la main sur le chantier, que ce soit dans l’exécution ou le financièrement, et c’est nos structures publiques avec notre argent public qui en pâtissent.
Cinq. Préserver les commerces et emplois de proximité
- Stop aux projets de nouvelles grandes surfaces ou de galeries commerçantes. Les commerces de proximité doivent être maintenus dans nos quartiers. Il en va de même au niveau des fermetures de bureaux de poste et des services bancaires.
- Lors des travaux de voirie dans la ville, il faut venir en aide à nos commerçants, et plus particulièrement aux plus fragilisés.
- Nous rendons la ville plus accueillante avec des toilettes publiques, plus de poubelles publiques et d’équipement pour répondre aux besoins des verviétois et autres venus faire leurs achats dans le centre ville.
- Nous rendons le parking gratuit et nous nous limitons à l’usage du disque pour lutter contre les voitures ventouses.
- Nous luttons activement pour le pouvoir des verviétois.
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L’enquête du think tank libéral “lokatus” a montré que Verviers tient le triste record de ville wallonne avec le plus de surfaces commerciales fermées: une sur deux. Certaines surfaces sont certainement à reconvertir mais la crise du commerce à Verviers est évidente. L’enquête pointe aussi les causes et esquisse des pistes de solutions. L’incertitude dans laquelle le centre ville a été plongé avec le projet de centre commercial est clairement une des causes de cette crise. Nous reprenons une main publique sur le centre ville et déterminons un nouveau projet avec la population verviétoise pour un centre ville agréable et qui répond aux besoins des habitants et des commerçants. Nous investissons dans le centre ville pour un éclairage public fonctionnel, des toilettes publiques, des poubelles en suffisance,...
La privatisation de la gestion du parking a aussi coûté cher aux commerçants et aux habitants. Nous rendons le parking gratuit pour rendre le centre attractif et accueillant.
Enfin, il faut arrêter avec les grandes formules néolibérales entendues par les défenseurs du projet de centre commerciale et qui prétendaient que c’est le commerce qui attirait le commerce. Sans pouvoir d’achat, le commerce ne peut pas fonctionner. Nous luttons donc contre la pauvreté et pour le pouvoir d’achat de la population verviétoise pour une économie réelle qui fait tourner les commerces.
Six. Assurer un avenir aux pensions du personnel de la ville et du CPA
- Nous menons une fronde municipaliste pour exiger du fédéral la prise en charge financière des pensions, et pour refuser qu’une fois de plus ses décisions politiques d’austérité reposent sur le dos des communes. En effet, les autorités fédérales ont voté une loi anti-sociale visant à détricoter les pensions des fonctionnaires en ne tenant plus compte que des années prestées comme statutaire dans le calcul de la pension publique.
- Nous voulons nommer davantage de personnel communal. C’est nécessaire pour la sécurité de l’emploi mais aussi pour assurer le paiement des pensions des travailleurs communaux.
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Le plan Oxygène de la Région wallonne est survenu suite à l’impossibilité de la ville de Verviers de pouvoir assumer la charge des pensions de ses fonctionnaires. Le montant des pensions augmente et l’argent emprunté ne peut quasiment servir qu’à les payer mais en même temps impose des mesures (gel des taxes, diminution du service public,...) qui empêchent de relancer la ville.
Cette situation est due au fait que, pendant 20 ans, la ville de Veviers n’a nommé que très peu d'agents, diminuant ainsi sans cesse la base sur laquelle repose le financement des pensions des agents de la ville (ce sont les agents nommés, statutaires, qui cotisent dans cette caisse des pensions). En ne nommant pas, on crée donc un serpent qui se mord la queue : moins il y a de statutaires, moins il y a de cotisations et plus les caisses communales en pâtissent. Nommer davantage de fonctionnaires avec un statut bien établi est la meilleure garantie, non seulement pour résoudre le problème des pensions du personnel communal, mais aussi pour leur sécurité d’emploi. Et cet aspect est de compétence communale.
De plus, cette situation vient aussi du fait que le gouvernement fédéral n’offre aucune aide sérieuse aux communes pour compenser cette terrible facture sur nos finances communales. D’autre part, les autorités fédérales ont voté une loi anti-sociale visant à détricoter les pensions des fonctionnaires en ne tenant plus compte que des années prestées comme statutaire dans le calcul de la pension publique. Pour beaucoup de travailleurs contractuels de la Ville, la perspective d’être nommés plus tard dans leur carrière tout en ayant quand même une pension décente devient irréaliste. Pour rappel, les pensions du régime salarié en Belgique sont largement en dessous de la moyenne de nos pays environnants.
Sept. S’opposer à la réforme des points APE, au blocage des salaires et à la pension à 67 ans
- Nous nous opposons à la réforme des points APE décidée par le gouvernement.
- En tant qu’autorité publique, la ville doit être exemplaire. Nous voulons au maximum transformer les contrats précaires type APE (comme cela existe actuellement par exemple pour des institutrices de nos écoles communales) en contrats stables.
- Nous devons, en tant que ville, dénoncer et demander l'annulation de la limitation du droit aux allocations de chômage (allocations d’insertion) pour les jeunes décidées par les gouvernements Di Rupo et Michel.
- Nous dénonçons les mesures du gouvernement fédéral, en particulier la loi sur le blocage des salaires signée par le ministre socialiste Pierre-Yves Dermagne, et le recul de l’âge de la pension à 67 ans.
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Cette réforme a suscité à juste titre de nombreuses contestations chez les syndicats et les travailleurs. Il faut rappeler qu’au moment de la réforme (entrée en vigueur le 1er janvier 2022), 60 000 travailleurs en Wallonie bénéficiaient de ce système des points APE, ce qui représentait près de 45 000 équivalent temps plein (ETP). Le nouveau régime écartait non seulement certains organismes comme le Forem et les Provinces mais prévoyait aussi de réduire le budget des aides à l’emploi d’au moins 92 millions d’euros et de fonctionner avec une enveloppe fermée. Le gouvernement wallon n’avait donné aucune garantie quant au maintien de l’emploi, renvoyant au contraire la balle aux employeurs concernés. Précisons dès lors que 42% des emplois APE étaient occupés dans le secteur public, y compris les pouvoirs locaux, 52% dans le secteur non-marchand et 6% dans l’enseignement.
Dans ce contexte, nous avons été particulièrement interpellés par l’impact que cette réforme pouvait avoir pour la Ville de Verviers. D’abord au niveau du personnel communal mais cette réforme est aussi une menace pour les nombreuses associations et ASBL du non marchand que compte notre commune, qui font un travail essentiel pour la population et qui ne sauraient pas financer ces emplois sur fonds propres.
Dès le début, le PTB a dénoncé l’enveloppe budgétaire fermée de la réforme des emplois APE. Alice Bernard, députée PTB : « Si elle permet de pérenniser les emplois actuels, elle empêche de tenir compte de l’évolution de l’ancienneté des travailleurs, des évolutions barémiques. Dans ces conditions, le maintien de tous les emplois dans la durée n’est malheureusement pas garanti ! ».
Cette enveloppe fermée ne permet pas non plus de créer facilement de nouveaux emplois. Ou alors, au détriment d’emplois qui seront perdus ou qui n’existeront plus. Enfin, il n’est pas garanti que les emplois créés seront à durée indéterminée. La pression du secteur et plusieurs interventions du PTB au parlement ont permis d'obtenir une adaptation pour que les subventions suivent l'évolution des salaires pour 2023. Mais l'incertitude subsiste pour les années suivantes.
Les secteurs concernés sont pourtant cruciaux. Le secteur de la petite enfance, où il y a beaucoup d’emplois APE. Mais aussi le secteur socio-culturel, le secteur de l’éducation permanente et des travailleuses et travailleurs de notre personnel communal.